L’initiative ACT
ACT est une initiative volontaire du secrétariat de la CCNUCC, Global Climate Agenda, qui soutient la responsabilité des entreprises en matière de climat. Elle développe des méthodologies sectorielles en tant que cadre de responsabilisation pour aider les entreprises à mettre en œuvre des stratégies de transition à bas-carbone et des actions alignées sur l’objectif d’atténuation de l’Accord de Paris. Une évaluation ACT fournit aux entreprises un rapport de retour d’expériences mettant en valeur les meilleures pratiques et les possibilités d’amélioration, ainsi qu’une notation permettant de suivre les progrès réalisés. L’ADEME, l’Agence française pour la transition écologique, et le CDP ont cofondé l’initiative en 2015 lors de la COP21. Plus d’informations sur les co-fondateurs ici. 
ACT est une marque déposée dans l’Union européenne et au Royaume-Uni.
Lancé lors de la COP21, ACT répond à la nécessité de :
- Une approche prospective de la décarbonation, au-delà de la comptabilité carbone, pour évaluer comment les actions climatiques du secteur privé. Le but étant de « contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » (Accord de Paris art.2).
- Un cadre pour évaluer la pertinence et la fiabilité des engagements publics du secteur privé en matière d’atténuation des émissions de GES.
En fin de compte, l’objectif de l’initiative ACT est d’inciter les entreprises à agir en faveur du climat et de les aider à aligner leurs stratégies sur des trajectoires bas-carbone. ACT s’appuie sur l’objectif d’atténuation de l’Accord de Paris, sur les budgets carbones du GIEC, sur le scénario d’atténuation mondial. Elle utilise les scénarios sectoriels et régionaux/nationaux de l’AIE comme voies de décarbonisation.
Toute autre trajectoire de décarbonation pertinente peut être utilisée dans les outils ACT pour des évaluations spécifiques. Elle évalue l’écart entre ces trajectoires bas-carbone (ou toute autre trajectoire pertinente du point de vue de l’évaluation) et la trajectoire de l’entreprise. Les évaluations ACT identifient les désalignements de la stratégie de l’entreprise et fournissent des recommandations, comblant ainsi le fossé entre les engagements de l’entreprise et les actions requises pour parvenir à une économie bien en deçà de 2°C.
ACT a été lancé par l’ADEME et le CDP.
L’ADEME apporte son expertise sur les enjeux sectoriels de la décarbonation et de la transition, ainsi que sur l’élaboration de normes climatiques internationales, d’outils et de formations. Elle est également l’un des principaux bailleurs de fonds de l’initiative. Le CDP apporte à l’initiative ACT son expertise technique et son expérience en matière de publication d’informations sur l’environnement, d’évaluation comparative et de mesures d’atténuation du changement climatique. Il mobilise également son réseau mondial d’entreprises et d’autres parties prenantes pour qu’elles partagent leurs bonnes pratiques et contribuent à l’évolution de l’initiative.
Nous considérons la phase de projet pilote ACT comme la période comprise entre le lancement lors de la COP 21 en 2015 et la fin de l’année 2018. Elle visait à :
- Identifier les questions clés auxquelles il faut répondre pour comprendre comment les entreprises contribuent à la décarbonation nécessaire pour atteindre les objectifs d’atténuation de Paris.
- Définir le processus d’élaboration de méthodologies sectorielles spécifiques pour évaluer les stratégies de transition à faible émission de carbone des entreprises par rapport aux voies de décarbonisation sectorielles pertinentes.
- Développer et tester avec les entreprises trois méthodologies sectorielles ciblant trois secteurs présentant des défis très différents en matière de décarbonisation
- Tester les méthodologies avec des PME et des entreprises de taille moyenne en utilisant la stratégie française de réduction des émissions de carbone (budget et trajectoires)
- Actualiser les projets de méthodologies (commerce de détail, services publics d’électricité et automobile) et d’outils.
Le cadre ACT, les lignes directrices ACT et les méthodologies ACT pour les services publics d’électricité, l’automobile et la vente au détail sont le résultat du projet pilote.
L’ADEME, la BEI et la Climate KIC de l’EIT ont cofinancé le projet pilote ACT. Le tableau ci-dessous présente leurs parts de financement :
L’ADEME, le CDP et l’Association Bilan Carbone ont apporté d’importantes contributions en nature, comme le montre le tableau ci-dessous.
Au cours du projet pilote, un groupe consultatif a été constitué, composé de représentants commerciaux et d’organisations à but non lucratif travaillant dans le domaine de la communication d’informations sur le climat. Le groupe consultatif a été invité à commenter et à réviser les méthodologies par le biais d’une webconférence et en ligne à chaque étape du développement.
En plus des cofondateurs de ACT, les partenaires comprenaient ClimateCHECK, 2° Investing Initiative et la Banque européenne d’investissement. En outre, 21 entreprises se sont portées volontaires pour obtenir une évaluation ACT de leur stratégie de réduction des émissions carbone à l’aide des méthodologies sectorielles historiques de ACT (automobile, commerce de détail, services publics d’électricité). 12 d’entre elles ont terminé leur évaluation. Le rapport pilote de ACT présente les scores agrégés au niveau sectoriel et les principaux enseignements.
Actuellement, le conseil d’administration de ACT comprend les cofondateurs – l’ADEME et le CDP – qui dirigent la stratégie de l’initiative ACT. Le secrétariat ACT est composé d’un personnel dédié de l’ADEME et du CDP et de ressources externes financées par la Climate KIC de l’EIT. Le secrétariat met en œuvre la stratégie de l’initiative définie par le conseil d’administration, y compris le pilotage des groupes de travail techniques et des conseils locaux. Vous souhaitez rejoindre la gouvernance d’ACT ? Contactez-nous à l’adresse suivante : info@actinitiative.org
Les méthodologies ACT
Dans le cadre des méthodologies ACT, cette approche prospective s’applique aux indicateurs clés, dans les objectifs mais aussi dans l’évaluation du plan de transition : investissements matériels, R&D, performance des produits vendus, engagement des clients, donneurs d’ordres, business modèle.
Par exemple, l’indicateur d’alignement des objectifs de réduction des émissions des scopes 1 et 2 évalue l’écart entre l’objectif de réduction des émissions de l’entreprise et ses voies de décarbonation. C’est l’écart d’engagement qui évalue l’écart entre ce que l’entreprise planifie de faire et ce qu’il faudrait qu’elle fasse d’après les parcours de références.
Autre exemple : dans le cadre des modules de performance des produits vendus, les indicateurs liés aux émissions verrouillées évaluent les futures émissions de GES ce qui impact les produits vendus ou des installations d’exploitation actuelles.
La couverture des émissions varie selon les secteurs. Comme l’explique le cadre ACT (page 8) : “les limites de déclaration de chaque méthodologie ACT pour chaque secteur donné sont déterminées par les sources d’émissions les plus significatives du secteur, conformément au principe de pertinence. Ces sources d’émissions significatives peuvent être situées tout au long de la chaîne de valeur de l’organisation. Cela signifie que les émissions directes et indirectes (de la chaîne de valeur) doivent être incluses le cas échéant”.
Lorsqu’ils existent, ACT s’appuiera sur les scénarios de l’AIE, en reconnaissant leur partialité et leurs limites, mais aussi leur avantage d’être reconnus au niveau mondial. En l’absence de scénarios sectoriels, ACT élabore ses propres scénarios sur la base des meilleures pratiques et des ressources disponibles les plus récentes. ACT prend en compte tous les scénarios pertinents existants. Par exemple, dans le cadre du projet ACT-DDP au Brésil et au Mexique, ACT utilisera des scénarios nationaux développés par l’initiative Deep Decarbonisation Pathways selon une approche ascendante.
La compensation carbone via le financement de projets carbone certifiés consiste en l’achat d’une « unité de réduction » représentant le nombre de tonnes de GES évitées ou supprimées par un projet ou programme d’activités. Ceci s’ajoute à la réduction/séquestration des émissions directes et indirectes de l’organisations. Ces projets peuvent être des projets de réduction, d’évitement ou de séquestration d’émissions. L’organisation doit recourir systématiquement à des projets de compensation certifiés, dans le cadre de normes garantissant ces principes, qu’elles soient nationales ou internationales. Le but ? Assurer la robustesse, la réalité, le caractère additionnel, la transparence, la permanence et le caractère unique des crédits et la vérification par des tiers indépendants des émissions réduites ou séquestrées.
Selon les normes internationales telles que ISO 14064-1, ISO 14067, European Product Environmental Footprint et Organization Environmental Footprint, GHG Protocol du WRI/WBCSD, la compensation carbone ne doit pas être incluse dans l’étude de quantification des GES, mais peut faire l’objet d’un rapport séparé en tant qu'”information environnementale supplémentaire”. Autrement dit, le crédit carbone ne doit pas être soustrait de l’inventaire des GES afin de minimiser la quantité d’émissions de GES.
Par conséquent, la compensation carbone est exclue du calcul des indicateurs quantitatifs ACT liés aux objectifs, aux investissements matériels et à la performance des produits vendus. Néanmoins, dans la notation narrative de l’évaluation ACT, ces crédits peuvent être considérés comme des informations supplémentaires qui aident à mieux comprendre la stratégie de décarbonation d’une entreprise.
Selon l’annexe informative de la norme ISO TR 14069 (en cours de révision), une émission évitée est une émission de GES qui n’a pas eu lieu. Elle est définie par la différence entre le niveau des émissions de GES induites par l’activité de l’organisme rapporteur au-delà de ses limites organisationnelles et le niveau des émissions de GES d’un scénario de référence, contrefactuel, qui se serait produit autrement. En général, les émissions évitées dues aux produits vendus sont générées grâce à l’implication de plusieurs acteurs autres que l’organisme qui vend les produits (par exemple : équipements d’économie d’énergie, produits d’isolation, matériaux recyclés…). Parce que :
- le calcul des émissions évitées est un exercice délicat qui repose sur de nombreux paramètres et facteurs externes ;
- il est impossible de prédire parfaitement l’impact de ces paramètres et facteurs ;
- il n’existe pas de méthodologie comptable internationalement reconnue et normalisée à laquelle les entreprises puissent se référer à ce jour ;
Il semble impossible d’évaluer quantitativement les émissions évitées d’une manière pertinente et normalisée dans le cadre du score de performance d’ACT. Toutefois, lorsque cela s’avère pertinent, un indicateur de performance lié aux activités habilitantes peut être intégré dans le module “Modèle d’entreprise/business model”. De cette manière, la proposition de produits qui participent à la transition bas-carbone d’autres acteurs/secteurs est reconnue. Même si l’inclusion des émissions évitées n’est pas considérée comme appropriée pour l’évaluation ACT des indicateurs de performance quantitatifs, il est néanmoins possible d’intégrer les estimations et les communications de l’entreprise sur les émissions évitées dans la note narrative ACT. Plus d’informations sur ce sujet ici.
Le GIEC définit le RCD comme “les activités anthropiques qui éliminent le CO2 de l’atmosphère et le stockent durablement dans des réservoirs géologiques, terrestres ou océaniques, ou dans des produits de l’ivn”. Lorsqu’il existe, le CDR direct des puits de GES détenus ou contrôlés par l’organisation est inclus dans les indicateurs quantitatifs pertinents de ACT. Les méthodologies ACT ne prennent pas en compte les émissions négatives dans les indicateurs quantitatifs si elles ne se produisent pas dans la chaîne de valeur de l’entreprise. Les émissions négatives dans la chaîne de valeur de l’entreprise peuvent être prises en compte dans les indicateurs quantitatifs si elles résultent de l’action de l’entreprise et si elles sont dues aux éléments suivants
- La bioénergie avec captage et stockage du carbone (BECCS) avec stockage à long terme
- L’agriculture, la sylviculture et les changements d’affectation des sols.
La cohérence doit être maintenue avec le scénario sectoriel choisi : si ce scénario ne prend pas en compte les émissions négatives, les indicateurs quantitatifs calculés à l’aide du scénario ne les prendront pas en compte non plus. Si cela s’avère pertinent pour le secteur, les méthodologies ACT peuvent prendre en compte les émissions négatives se produisant en dehors de la chaîne de valeur (voir comment ACT prend en compte le CDR) dans la notation narrative et/ou dans les indicateurs qualitatifs, en gardant à l’esprit que la décarbonation profonde du secteur est la priorité absolue.
Raison d’être
Afin de contribuer à la neutralité carbone, il est important que les entreprises travaillent et progressent en matière d’atténuation et d’émissions négatives, telles que l’élimination du carbone ou les émissions évitées. Cependant, la philosophie générale de ACT vise à évaluer la transition bas-carbone d’une entreprise par le biais des réductions d’émissions directement obtenues par les actions de l’entreprise dans sa chaîne de valeur, c’est-à-dire principalement l’atténuation.
ACT pour les entreprises
Le SDA (Approche de Décarbonisation Sectorielle) a été développé pour aider les entreprises à se fixer des objectifs compatibles avec les scénarios qui limitent le réchauffement mondial à 2 °C ou moins par rapport à l’ère préindustrielle. Le SDA repose sur le principe de la convergence de toutes les entreprises d’un secteur vers un objectif d’émission commun en 2050 (et au-delà). Alors que le SDA donne une orientation et un objectif à atteindre, les méthodologies ACT utilisent une approche globale, prenant en compte tous les indicateurs quantitatifs et qualitatifs réalisables qui peuvent donner un aperçu de la capacité actuelle et future d’une entreprise à réduire ses émissions de carbone et à maximiser sa contribution à la transition bas-carbone.
Toutes les informations recueillies sont traduites dans une note, qui fournit une mesure globale de l’alignement bas-carbone. L’objectif plus large est de fournir aux entreprises un retour spécifique sur leur alignement bas-carbone à court et à long terme. Concernant les Science Based Targets, ACT Evaluation examine en profondeur les objectifs fixés par les entreprises et détermine si l’entreprise se fixe un SBT montrant son engagement en faveur de la décarbonisation et de la transition bas-carbone. Nous utilisons également l’approche de décarbonisation sectorielle (SDA) du SBT pour calculer l’indice de référence de l’entreprise à partir de la trajectoire sectorielle. En résumé, l’approche de décarbonisation sectorielle (SDA) de l’initiative SBT est utilisée dans les méthodologies ACT lorsque cela est pertinent pour calculer l’indice de référence de l’entreprise à partir de la filière sectorielle.
Depuis sa création, l’initiative ACT couvre différents secteurs :
- Vente au détail
- Services d’électricité
- Automobile
- Construction
- La promotion immobilière
- L’immobilier
- Fer et acier
- Aluminium
- Ciment
- Pétrole et gaz
- Les transports
- Papier – Carton
- Verre
- L’agriculture et agroalimentaire
- Chimie
Au cours de la phase pilote de ACT, les méthodologies et les outils ont été développés pour les secteurs suivant :
- Vente au détail
- Services d’électricité
- Automobile
En 2019-2020, l’ADEME a financé le développement de la méthodologie et des outils pour le secteur du bâtiment :
- Construction
- La promotion immobilière
- L’immobilier
Les cofondateurs CT se sont engagés, grâce au cofinancement de la Climate KIC de l’EIT, à développer et à tester les méthodologies sectorielles d’ACT pour les activités industrielles suivantes, fortement émettrices de carbone :
Grace au financement de la Ckimate KIC de l’EIT, les cofondateurs de ACT ont développé les méthodologies sectorielles liées aux secteurs fortement émetteurs de carbone comme :
- Fer et acier
- Aluminium
- Ciment
- Pétrole et gaz
- Les transports
- Papier – Carton
- Verre
- L’agriculture et agroalimentaire
- Chimie
Une méthodologie générique couvre les activités qui n’entrent pas dans le champ d’application de ces méthodologies sectorielles.
En 2023, 2 méthodologies ont fait leur arrivée : ACT Adaptation et ACT Finance.
L’initiative ACT envisage également, à la suite d’un engagement avec les parties intéressées, de développer une méthodologie pour les institutions financières et pour les secteurs des TIC. Si vous êtes intéressé, contactez-nous à l’adresse info@actinitiative.org.
Les méthodologies sectorielles de ACT sont des documents libres et gratuits qui décrivent les règles et le scope à évaluer dans la stratégie bas carbone d’une entreprise par rapport aux voies de décarbonisation sectorielles pertinentes. Les méthodologies sont utilisées pour produire les évaluations ACT. Les entreprises peuvent utiliser les méthodologies sectorielles d’ACT pour
- Identifier les opportunités et les risques liés à la transition climatique, y compris les modèles d’entreprise “alignés sur les objectifs de lutte contre une hausse de température de 1.5°C”.
- Définir une stratégie ambitieuse et réaliste de réduction des émissions de carbone
- Définir des indicateurs et des actions pertinents pour l’ensemble des activités stratégiques de l’entreprise
Les évaluations ACT sont menées à l’aide d’outils spécialisés qui permettent d’enregistrer les données des entreprises et de calculer les indicateurs ACT et le score final. Les règles et le scope à évaluer d’une entreprise sont décrits dans les méthodologies sectorielles ACT. Les entreprises peuvent utiliser ACT Evaluation pour :
- Identifier les lacunes dans la préparation opérationnelle de l’entreprise à la transition bas-carbone
- Améliorer la crédibilité de sa stratégie et de son engagement en faveur de la réduction des émissions de carbone
- S’engager avec les parties prenantes, y compris les investisseurs à propos de l’entreprise.
Les méthodologies ACT comprennent le module 1 couvrant les objectifs (l’évaluation de la réalisation des objectifs passés, de la pertinence des scopes et de l’ambition en termes de calendrier des futurs objectifs). Commencer une évaluation ACT sans objectifs conduirait à un résultat médiocre dans ce module et affecterait le score de performance global ACT.
Si votre entreprise n’a pas d’objectif ou de feuille de route pour une transition bas-carbone, ACT Step by Step pourrait être plus approprié.
Oui totalement puisque ACT vous permettra de construire une stratégie et un plan d’action pour atteindre vos objectifs (avec ACT Pas à pas) ou évaluer si votre entreprise a les moyens (investissements matériels, R&D, performance produit, management, engagement des fournisseurs, engagement client, engagement politique et business modèle) d’atteindre ses objectifs. Dans l’ensemble, ACT renforcera la crédibilité de l’engagement de votre entreprise en faveur du SBT.
Lors des évaluations ACT, les questions posées dans les questionnaires ACT utilisées pour collecter des données au travers des outils de l’initiative peuvent être comparées au questionnaire du CDP sur le changement climatique, y compris lors qu’il y a des variations. Selon le secteur, les points de données supplémentaires doivent être communiqués par l’entreprise, surtout parce que la répartition des données sont conçues différemment.
ACT fonde son analyse sur des données vérifiables, de telle façon que les informations peuvent être vérifiées et contestées. En fonction de la relation entre l’entreprise et l’évaluateur chargé de l’évaluation, la collecte de données peut inclure les éléments suivants :
- La divulgation de l’entreprise : Rapports RSE, données d’activité, liste des actifs, CAPEX, etc.
- Base de données de tiers : Globaldata, Marklines, Rystad, ICCT, CDP, etc.
- Données publiques : EPA, EEA, MIIT, MLIP, associations professionnelles, etc.
Chaque indicateur de l’évaluation des performances de chaque méthodologie précise la période pour laquelle les données sont évaluées. Les méthodologies ACT évaluent les données publiques, les plus fiables, vérifiables et les plus récentes. Par conséquent, pour les indicateurs nécessitant l’évaluation de données historiques, ces données sont prises sur une période allant de l’année pour laquelle ces données sont disponibles et jusqu’à cinq ans avant. Les données prospectives de l’entreprise comprennent les investissements matériels (unité d’activité et CO2eq) et le portefeuille d’actifs de l’entreprise, qui sont utilisés pour calculer la référence spécifique de l’entreprise à partir de la référence sectorielle et pour intégrer les émissions bloquées des investissements matériels actuels et prévus.
Les données collectées pour l’évaluation ACT sont entrées dans les outils ACT. Ces outils ont été développés par l’initiative ACT et permettent de traiter les données pour calculer les scores et indicateurs ACT. Les outils ont été conçus pour améliorer l’exhaustivité des données et réduire l’optimisation des scores. En effet si les données sont manquantes, les indicateurs suivants peuvent être nuls et affecter la note globale de ACT.
Il n’y a pas de prescription concernant les années de déclaration (et les années de références) dans les méthodologies sectorielles de ACT. Pour être prise en compte dans l’évaluation ACT, une année de déclaration doit inclure un ensemble de points de données. Les années de références ne sont pas directement utilisées dans l’évaluation ACT cependant, elles peuvent être utilisées pour calculer l’objectif d’une entreprise ou sa trajectoire de décarbonation.
Une analyse documentaire approfondie, documentée dans les méthodologies sectorielles de ACT, sert de base à l’établissement de critères pour définir la R&D et les modèles d’entreprise bas-carbone. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est important de mettre à jour régulièrement les méthodologies ACT, ce qui est du ressort de la gouvernance de ACT (si vous souhaitez rejoindre la gouvernance de ACT contactez-nous à l’adresse info@actinitiative.org).
ACT pour les investisseurs
Les notations du CDP, basées sur les informations communiquées par le CDP, indiquent les résultats obtenus par les entreprises sur les thèmes du CDP auxquels elles répondent. Ces thèmes couvrent le changement climatique, la sécurité de l’eau, les forêts (bois, huile de palme, produits bovins et soja). Noter les méthodologies vise à évaluer la manière dont les entreprises gèrent ces thèmes par rapport aux meilleures pratiques, ainsi que les risques et les opportunités qui en découlent. Les notations ACT, basées sur les méthodologies sectorielles ACT, indiquent les scores des entreprises sur trois dimensions : l’alignement de la transition mesurées avec les indicateurs clés de performance (score de performance allant de 0 à 20), la vue d’ensemble de l’évaluation (score narratif allant de E à A) et la prévision des changements futurs (score de tendance +, – ou =).
Les méthodologies ACT évaluent la façon dont les opérations et la stratégie de décarbonation d’une entreprise s’alignent sur sa trajectoire individuelle de décarbonation et sur la trajectoire bas-carbone du secteur concerné.
Les méthodologies ACT couvrent et se concentrent principalement sur l’exposition au risque de transition, plutôt que sur l’exposition au risque physique, car le but des méthodologies ACT est d’inciter les entreprises à agir et à les encourager à s’orienter vers une trajectoire compatible avec les objectifs de lutte contre une hausse de température de 1.5°C, en termes de stratégie climatique, de modèle d’entreprise, d’investissements, d’opérations et de gestion des émissions de gaz à effet de serre. Le risque de transition est évalué à l’aide d’indicateurs de performance tels que ceux du module “Gestion”, qui évaluent la veille de l’entreprise sur les questions liées au changement climatique, le plan de transition bas-carbone et les tests de scénarios de changement climatique.
Les méthodologies contiennent également certains indicateurs de performance qui évaluent des données pouvant être pertinentes pour l’exposition au risque physique, par exemple en examinant si les chocs ou facteurs de stress potentiels ont été évalués dans le plan de transition vers une économie bas-carbone de l’entreprise.
En résumé, les méthodologies ACT s’appuient sur l’échelle qu’une organisation suit pour réduire ses émissions de GES : mesurer, rendre compte de manière transparente et s’engager publiquement à atténuer le changement climatique. Ces pratiques marquent les étapes spécifiques par lesquelles passe une entreprise lorsqu’elle entreprend de réduire son impact sur le climat. En outre, ACT s’appuie sur des données qui, selon la TCFD, devraient faire partie du domaine public par le biais des rapports d’entreprise.
Les méthodologies ACT ne sont pas développées pour l’agrégation des performances au niveau du portefeuille car les indicateurs soulignés et les données d’activité utilisées pour calculer ces indicateurs ne correspondent pas toujours aux indicateurs financiers utilisés au niveau du portefeuille. Les évaluations et notations d’ACT sont utilisées principalement pour l’engagement climatique des entreprises et la comparaison entre les entreprises d’un même secteur au sein d’un portefeuille, ainsi que pour permettre aux investisseurs de promouvoir, de suivre et de comprendre la stratégie de décarbonisation des entreprises et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue de l’initiative ACT, il s’agit actuellement de la seule méthodologie disposant de preuves empiriques pour les institutions financières désireuses de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’économie réelle.
L’analyse comparative du climat et de l’énergie de la World Benchmarking Alliance met en œuvre les méthodologies ACT pour créer des classements d’entreprises librement accessibles au public, donnant à chaque entreprise une comparaison avec un groupe de pairs sur la façon dont l’industrie se comporte et contribue à une économie bas-carbone et à la réalisation des objectifs de développement durable.
Des informations détaillées sur les performances d’une entreprise, y compris une ventilation de ses scores par module de l’évaluation des performances et une explication écrite des évaluations narratives et tendancielles, sont mises à la disposition des différentes parties prenantes. WBA met à jour ses critères de référence sur une base itérative, en ajoutant de nouveaux secteurs jusqu’en 2023. Les évaluations ACT sont utilisées pour créer des classements gratuits et accessibles au public au sein des référentiels de la World Benchmarking Alliance (WBA). La WBA publie divers indices de référence dans des secteurs à fortes émissions, notamment l’automobile et les services publics d’électricité. Pour en savoir plus sur les critères de référence de la WBA en matière de climat et d’énergie, cliquez ici.
Dans la mesure du possible, ACT utilise les autres initiatives comme intrants, afin d’être complémentaire. Par exemple, dans la méthodologie ACT Transport, nous utilisons la taxonomie de l’UE pour définir ce qu’est un véhicule à faible émission de carbone. Dès sa conception, ACT s’est inspiré d’un ensemble plus large de normes et s’est aligné sur elles. Le cadre ACT contient des principes de mise en œuvre de la méthodologie qui s’inspirent des principes de la GRI, de l’IIRC, de la SASB, d’Arista 3.0, de l’ISO 14064-1 et du GHG Protocol. De nombreux indicateurs du cadre ACT contiennent des informations dont la communication est requise ou recommandée dans les cadres du CDP, de la GRI, de la SASB et de la Taskforce on Climate-related Financial Disclosure (TCFD). En particulier, le module “Gestion” des méthodes ACT, qui contient des indicateurs sur la surveillance par l’entreprise des questions liées au changement climatique, la capacité de surveillance du changement climatique, le plan de transition vers une économie à faibles émissions de carbone, les mesures d’incitation à la gestion du changement climatique et les tests de scénarios de changement climatique, montre une convergence avec les informations recommandées par la TCFD.
À ce jour, les méthodologies d’ACT Assessment couvrent les secteurs suivants :
- Services publics d’électricité
- Fabrication automobile
- Ciment
- Commerce de détail
- Transport (passagers et fret, tous modes)
- Pétrole et gaz
- Immobilier
- Développement immobilier
- Construction
- Fer & Acier
- Aluminium
- Papier & Carton
- Verre
Une méthodologie générique permet d’évaluer les activités des entreprises qui ne sont pas couvertes par des méthodologies sectorielles spécifiques. Elle couvre les mines et carrières, l’industrie manufacturière, le commerce de gros, les travaux publics et les infrastructures, ainsi que les services ayant un impact élevé ou faible sur les gaz à effet de serre.
Les méthodologies Agriculture & Agroalimentaire, Chimie, Finance, et Adaptation sont en cours de développement sont en développement et seront couverts.
Le développement des Méthodologies ACT
Les méthodologies sectorielles ACT Evaluation sont élaborées conformément au cadre et au guide d’élaboration des méthodologies sectorielles ACT. Toutes les méthodologies ACT sont élaborées dans le cadre d’un processus multipartite rigoureux, incluant une consultation publique. Les méthodologies sectorielles ACT comprennent des justifications, des limitations et des hypothèses concernant la qualité des données, les scénarios utilisés, les limites sectorielles, les facteurs de conversion, etc.
Pour s’assurer que la méthodologie sectorielle représente fidèlement les activités et les défis des secteurs aujourd’hui dans la transition vers une économie bas-carbone, un groupe de travail multipartite, appelé groupe de travail technique, a été mis en place. Le secrétariat de ACT invite les représentants des entreprises du secteur concerné, des associations commerciales, des experts du secteur des entreprises, des associations et consultants spécialisés dans les questions environnementales/climatiques, des ONG, et des organisations de consommateurs, des agences gouvernementales, des organisations internationales, des investisseurs et des universitaires.
La phase d’élaboration de la méthodologie dure environ six mois. Il y a environ cinq réunions du TWG (technical Working Group) au cours de la phase de développement. Il s’agit généralement de quatre réunions virtuelles et d’un atelier en présentiel d’une journée avec le TWG. Il y a trois phases de consultations au cours de l’élaboration de la méthodologie, pour permettre aux membres du TWG de fournir un retour d’information sur les versions préliminaires de la méthodologie. Il s’agit de deux consultations du TWG et d’une consultation publique ouverte à tous. Les membres du TWG contribuent à orienter les discussions et les décisions sur des sujets tels que :
- Le champ d’application et les limites (sources d’émissions et activités couvertes)
- Décarbonisation sectorielle Repères/scénarios et feuilles de route
- Technologies à faible émission de carbone
- Les métriques et indicateurs
- La pondération des modules et des indicateurs
Chaque méthodologie est testée auprès d’un certain nombre d’entreprises du secteur afin de déterminer si elle fonctionne bien dans la pratique et d’identifier les domaines qui doivent être modifiés ou améliorés.
Toutes les entreprises du TWG sont invitées à participer à ces tests et à bénéficier d’une évaluation ACT gratuite en utilisant la nouvelle méthodologie sectorielle. Ce faisant, elles reçoivent un rapport d’évaluation ACT et une note qui restent confidentiels (partagés avec l’initiative ACT) si l’entreprise ne souhaite pas les publier.
